Le Domaine

Création Elodie Marcos

La naissance du Domaine Galus est issue d’un long processus créatif. L’histoire de cette construction commence par une rencontre entre deux âmes. Les circonstances de la vie font que Fanette FESSY et Jean-Baptiste PAQUET se trouvent au lycée et découvrent qu’ils partagent un même rêve : inventer, créer et élever du vin.

Ils sont déjà tous deux issus de longues lignées de vignerons bourguignons indépendants. Depuis toujours, le vin de qualité est une source d’inspiration, un élixir de fraîcheur revu annuellement dans leur milieu familial respectif. Devenir maîtres de leur propre élaboration de vins est pour eux deux une évidence, un besoin commun de se réaliser. Leur union est faite de naturelle tendresse et de judicieuse complémentarité.

D’études en phases expérimentales auprès de viticulteurs renommés en Bourgogne, en Côtes-du-Rhône et à l’étranger, ils avancent dans leur formation spécifique de futurs exploitants viticoles tout en explorant divers territoires. Ils cherchent le lieu unique où devront s’exprimer leurs idées originales. Là où leurs vins rêvés devraient voir le jour, l’endroit où leur indépendance passera de fantasme à réalité.

L’envie, les contacts heureux, l’opportunité leur feront découvrir le plateau des Costières, dans le département du Gard. Pour ces néo vignerons cette particularité géographique possède tout ce qui est nécessaire pour produire des vins de caractère. C’est le sud-est ensoleillé de la France. Ce sont de profondes terres rocailleuses insérées entre la Camargue au sud et la métropole nîmoise au nord. Les vents, parfois violents ici, traversent le secteur fréquemment malgré — ou à cause — des reliefs que l’on devine à l’horizon. Le Mont Ventoux à l’est, la petite chaine du Pic Saint-Loup à l’ouest et les hauts massifs cévenols du nord. Ce terroir limité, si exceptionnel, y est d’évidence bien propice à l’entretien de la vigne. Pour le jeune couple, c’est leur lieu de vie idéal. Ils décident d’y fonder leur famille et leur domaine viticole. Ils y acquièrent une partie d’un domaine viticole à la vente, vignes et bâtiments. À partir de cette modeste base, année après année, vendange après vendange, ajoutant achat ou location d’autres parcelles, ils vivent concrètement leur rêve. Des bonheurs, des frustrations, des victoires et quelques obstacles plus tard ; le domaine Galus existe et a belle allure. Ils réussissent à dompter la terre, à la faire produire.

Terroir

Ce terroir est plus particulièrement constitué de gros galets roulés, nommés localement Gress. Ces fameux cailloux ovoïdes existent depuis des siècles et ont été arrondis par le passé antique du Rhône ou de la Durance, son affluent. Libres, ils sont très visibles en surface ce qui permet, en période de murissement du raisin, d’emmagasiner la chaleur en journée pour la restituer la nuit. Ces pierres rondelettes partagent l’espace en profondeur avec une terre rougeâtre, parfois sablonneuse, facile à travailler. Les racines des vignes y descendent chercher la fraîcheur sans difficulté, se protégeant ainsi des lourdes périodes de sécheresse estivale. Cette constitution de terrain est aussi une aubaine pour absorber les colères pluvieuses du ciel. Ces fameux orages épisodiques violents que l’on appelle météorologiquement « épisodes méditerranéens » ou « épisodes cévenols ».

Le Domaine, la famille

La constitution du domaine Galus a été réalisée à partir de petites parcelles (de 15 ares à quelques 3 ou 4 hectares par unité) réparties dans différentes communes aux environs proches du groupe de bâtiments de la propriété. Un ensemble représenté principalement par le caveau et ses dépendances, accolés au domicile de Fanette et Jean-Baptiste. Le nom a été réfléchi pour illustrer un terroir original dans une région marquée par son histoire. Galus est la contraction de « Gallus », par suppression d’un « l », qui est le mot latin désignant le coq et aussi un célèbre nom propre romain — la « romanité » est une réalité gardoise reconnue. Contraction se rapprochant du mot « galet », nos fameuses pierres roulées du terroir local. L’effet obtenu fait donc référence aux deux thèmes ; romanité et terroir. Pour appuyer l’idée, le « u » devient « v » — à la romaine — et le coq est choisi comme emblème.

Le grand défi pour nos jeunes vignerons a été, il y a bientôt vingt ans, d’acquérir puis d’améliorer au fil des années des vignes trentenaires conduites par différents prédécesseurs en culture traditionnelle. Bien entendu, il fallait respecter les cépages régionaux installés, Syrah Grenache en large majorité, et permettre aux différents lopins de muter qualitativement par la conduite en agriculture biologique. Une mutation d’évidence pour nos jeunes propriétaires.

Au fur et à mesure, parcelle après parcelle, toute l’exploitation a basculé en culture biologique. C’est devenu enfin effectif sur la totalité du domaine depuis 2009. L’effort qualitatif est important et coûteux. En effet, il faut au minimum trois  exercices pour passer d’une conduite en culture traditionnelle à biologique. Durant ce laps de temps, la production chute systématiquement puisque les racines — sectionnées par le récent labour — doivent cheminer plus en profondeur afin d’y retrouver les éléments vitaux pour nourrir la vigne. Fini l’engrais chimique, terminé l’épandage d’herbicides, n’est utilisé que le labour et… beaucoup d’amour patient.

Parcelle de vigne par parcelle de vigne, le domaine se structure et se bonifie. À chaque vendange, l’amélioration est mesurable. Le jus du raisin se fait image de son terroir. De grands vins se préparent.

La vie est agréable dans le Gard. La nature est belle. Cette vie palpite, veut plus. Des enfants naissent. Lina et Salomé. Les deux filles du couple inspirent nos vignerons pour baptiser de ces beaux prénoms leurs premières cuvées maîtrisées.

Vinification – Elevage

On pense conduite qualitative des vignes, il faut aussi penser à améliorer la vinification. Au domaine Galus, la vendange se fait dans le plus grand respect du raisin. La récolte sur le tout petit parcellaire est faite à la main, souvent en famille et avec des amis. Cette stratégie résume l’état d’esprit qui guide nos producteurs ; le travail allié au plaisir.

En cave, les baies sont directement installées dans des cuves cylindriques verticales en béton, à fond convexe et couvercle concave. Cette forme de cuve a son intérêt ; le jus — organisme vivant qui veut devenir vin — va s’y transformer jour après jour en tournant en tous sens. Le vortex créé va aider les levures indigènes — qui sont naturellement présentes sur le raisin — à assumer la fermentation dans les meilleures conditions avec une température des cuves maitrisée.

Le processus de fermentation est complété par la technique dite des « remontages ». Là se joue une belle partie de la réussite gustative du vin. On remonte le jus du fond jusqu’au sommet de cuve pour qu’il repasse sur le chapeau formé en surface afin de récupérer divers éléments, comme les tanins, la matière, la structure qui vont qualifier le breuvage final. Un geste qui demande une bonne maîtrise. Suivent décuvage et pressurage qui finalisent cette importante étape.

Enfin, chaque « jeune vin » — identifié depuis la récolte par cépage et parcelle — est relogé en cuve ou barrique, suivant sa future destinée. Durant de longs mois, le vin se prépare. Certaines cuvées nécessitent un minimum de 10 mois d’élevage. Une fois abouti, tout est enfin prêt pour débuter les assemblages. Il faut, à partir des différentes cuvées, marier les cépages ou les cuves en fonction du résultat gustatif préalablement arrêté. C’est un moment délicat où il faut respecter la typicité, la personnalité de chaque terroir et de chaque vin.

Plusieurs appellations sont produites au Domaine Galus ; l’AOP Costières de Nîmes, l’IGP Coteaux du Pont-du-Gard et Vin de France.


Les commentaires sont fermés.